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Rappel des faitsLoïs Larges
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Journalisme : vers la fin de la caméra ?

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Un journaliste s'exerçant au journalisme mobile sur l'esplanade du Trocadéro à Paris

Source - Robert Bourgoing

Le monde des médias connaît aujourd’hui de nombreuses évolutions et alors que les caméras ont toujours été le maître mot des sujets télévisés, l’avènement de nouveaux outils pourrait bien changer la donne. Enquête sur ces innovations qui envahissent les étagères des rédactions.

Depuis une vingtaine d’années, le monde du journalisme connaît une avancée majeure, due à l’émergence d’Internet et au développement des smartphones : le MoJo. Contraction de Mobile et Journalism, le MoJo désigne le simple fait d’user d’un smartphone pour produire du contenu journalistique.

Discipline incontournable ou simple complément ?

A l’heure où les réseaux sociaux s’installent considérablement dans le quotidien de chacun, le MoJo apparaît comme une véritable révolution. Bien que ce nouvel outil soit considéré comme moins professionnel, il n’en demeure pas moins apprécié des rédactions et ce, pour de multiples raisons. Moins cher, moins encombrant, plus discret et surtout plus facile d’accès pour les amateurs, le MoJo compte de nombreux avantages non négligeables. De plus en plus de rédactions jouent donc la carte du smartphone, que ce soit de façon définitive ou ponctuelle. C’est le cas notamment de BFM Paris, chaque sujet d’actualité tourné par la rédaction est entièrement réalisé à l’aide d’un smartphone. Nous pouvons également citer Rémy Buisine, le journaliste de BRUT qui réalise tous ses contenus avec son téléphone (voir biographie)

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Biographie

Rémy Buisine à l'état brut

Mais si certains ont tout misé sur les smartphones, d’autres voient le MoJo comme une pratique moins professionnelle. Plus assimilée aux pratiquants amateurs car plus simple d’utilisation, le MoJo connaît sa principale limite dans sa qualité d’image. Bien que très utiles et suffisant pour certains sujets, un smartphone n’égalera jamais la qualité d’image d’une caméra, “je ne pense pas que la caméra sera remplacée par un smartphone, il n’offre pas les mêmes possibilités” explique Eric Feferberg, reporter et télépilote ayant travaillé plus de 35 ans pour l’AFP.

Le MoJo peut cependant parfaitement convenir sur le fait qu’il est plus commun et demeure moins imposant, il s’affranchit de la distance créée avec une caméra classique. Ainsi, les interviewés ou autres personnes apparaissant dans un sujet seraient moins impressionnés ou intimidés et donc plus à l’aise. Il est également plus simple à utiliser et évidemment, il requiert nettement moins de moyens financiers. A l’heure où chaque personne possède un téléphone portable, il semblerait que le MoJo soit accessible à tous et que quiconque puisse jouir de ce qu’apporte le smartphone en termes de captation d’images ou de photographie.

Bien que très avantageux sur de nombreux points, le MoJo favorise l'isolation du journaliste qui peut, désormais, tout faire seul. Il n'en reste pas moins un outil complémentaire s'avérant utile et pratique dans certains cas.

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3 questions à...

Johan Firmat*, "le drone n'est plus la carte maîtresse"

*Ce nom a été changé

Le drone prend son envol

L’idée a émergé en 2012, mêler journalisme et drone. Et depuis, le succès de ce nouvel engin a nettement décollé. Mais entre législation et demandes d’autorisation, la problématique reste la même : le drone se suffit-il à lui-même ou reste-il un simple outil supplémentaire de prise de vue ? 

L’émergence du drone comme outil de travail journalistique a fait son effet. Véritable révolution chez les uns, questionnement et doute chez les autres, une chose est sûre, le drone fait parler de lui. Découverte d’un territoire, mise en perspective dans un ensemble, contextualisation d’un fait... on ne compte plus les avantages des images tournées par un drone. Devenu l’outil incontournable sur les étagères des rédactions, il apporte un effet de surplomb et un recul sur nombre d’actualités, allant de la simple manifestation à l’ampleur d’une catastrophe naturelle. En bref, un regard vertical dans un monde horizontal, c’est là tout le succès du drone avec, qui plus est, un élargissement du regard qui s'affranchit de la petite focale d’une caméra classique.

Les dégats de l'incendie de Notre-Dame de Paris filmés par un drone le 17 avril 2019

Source - CNEWS / YOUTUBE

Tant de petites nouveautés qui sont accentués par un fait, “grâce au drone, on peut avoir des mouvements extrêmement fluides et des prises de vue... scotchantes !” s’exclame Eric Feferberg. Une fluidité qui fait mouche puisqu'on estime la part des médias dans le marché du drone à plus de 25 millions d'euros en 2025 pour un marché à près de 275 millions d'euros, soit une part de marché s'élevant à 25%. Entre 2015, cette même part s'élevait à 58% pour un marché à hauteur de 29 millions d'euros.

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En plus de fournir des images inédites et un nouvel angle de vue, le drone peut s’avérer très utile et important dans le sens où, notamment en zone de tensions, il permet à un reporter de ne pas risquer sa propre vie pour fournir des images. Simple nuance à apporter, un reporter de guerre est normalement formé psychologiquement et physiquement à la pratique de ce métier et est, de ce fait, conscient de tout ce que la pratique de cette profession peut impliquer. Le recours au drone dans ces conditions peut engendrer la perte d’un métier des plus importants dans le monde journalistique. 

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Infographie de l'évolution du marché des drones professionnels par usage en France entre 2015 et 2025 (en millions d'euros)

Source - UsineNouvelle

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Ce que dit la loi

Les règles d'usage d'un drone

Et entre nombre d’avantages, les forces du drone pourraient aussi bien être ses faiblesses. L’utilisation d’un drone est très légiférée en termes de distance, de hauteur ou même de comportements à adopter. Il faut y ajouter les autorisations de vols, parfois très compliquées et surtout très longues à obtenir, “il y a plusieurs strates d’autorisations à obtenir, parfois il faut même payer et ça fait beaucoup de contraintes pour certains médias” explique Johan Firmin*

Ces limites découlent directement du fait que les voies aériennes sont de propriétés étatiques et, quand bien même il est utilisé pour le loisir en tant qu’amateur, le drone représente une menace. Pour les particuliers, la sensation de se sentir observé est bien souvent unanime, considérant le drone comme intrusif dans la vie privée de quiconque. Au-delà de ces points, le drone est, qui plus est, bruyant, dépendant de la météo et surtout il ne jouit pas d’une autonomie de batterie suffisante à la réalisation de longs tournages. Par ailleurs, bien que nettement moins cher qu’une location d’hélicoptère avec équipe de tournage, le drone peut parfois représenter un budget relativement conséquent. Allant du diplôme et de la formation au télépilotage à l’achat de matériel en passant par les autorisations parfois payantes, il demeure un outil nécessitant un investissement financier encore très conséquent pour des revenus modestes. 

Révolution de l’information ou coup d’épée dans l’air, une chose est sûre, le drone n’en reste pas moins unique, apportant des images inédites et des respirations significatives dans un sujet et ce, réalisé par une seule et même personne. Même s'il cumule de nombreux avantages, les limites du drone semblent être encore trop conséquentes et surtout trop nombreuses, “la réglementation freine tout” conclu Eric Feferberg

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Réalité virtuelle

Journalisme et VR : un futur prometteur

L'interview de la semaine

JRI pigiste depuis maintenant 5 ans, Solène Boissaye envisage de passer une formation drone afin d'élargir son champ de compétences. Elle revient avec nous sur l'avènement de ces nouveaux outils et ce qu'ils apportent pour ce métier. Une interview de Loïs Larges.

* ce nom a été modifié

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Propos recueillis par Loïs Larges

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